MARS l594.                                63f
que les pauvres femmes catholiques qui estoient à Saint Denis n'osoient plus porter d'Heures m de chapelets à l'eglise, pour ce que les heretiques et politiques qui estoient crioient aprés elles, leur reprochans que c'estoient les marques de la Ligue.
Ge soir bien tard, veuille de la reduction de Paris, les Hespagnols et les Seize, advertis d'une intelligence et remuement qui se prattiquoit dans la ville à leur ruine et prejudice, vinrent trouver M. de Brissac pour lui en donner advis, et le prier d'y donner ordre promptement. Ausquels il respondit froidement et sa­gement qu'il en avoit eu l'advis devant eux : qu'ils l'en laissassent seulement faire, et s'en reposassent sur lui; et que l'ordre y estoit tout donné. Seulement, qu'ils se tinssent cois, afin de ne resveiller ceux desquels on se vouloit saisir ; et que dans le matin ils verroient beau mesnage, et les politiques bien estourdis. De laquelle promesse ils virent les efïects le lendemain de bon ma­tin; mais tous autres qu'ils n'attendoient. Ainsi se iid ce grand Dieu de la vanité des desseins des hommes ct de leurs providences.
A LA. VELLE DR PARIS, FBU AV ART SA BEDUCTIOV.
Paris, tu es perdu; ton gouTerneur Brissac Mettera ton navire et aa bris et aa sac.
A LA MESME, RETOU EXÉ APERS SA BBDUCTIOX.
Pren courage, Paris ; ton gonrerneur Brissac Sauvera ton navire et du bris et du sac.
Ainsi tourne le monde; mais qui craint Dieu et lait sa volonté demeure éternellement.
Crains.le donc et te fie en lui, puisque c'est le tout de tout homme.
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